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    Le Mardi 12 Août 2014 devant le Parlement Congolais réuni en Congrès, le Président de la République du Congo, Denis SASSOU NGUESSO s’est adressé à la Nation. La dimension politique de son discours a été marquée par ses paroles ci – après : « … Nous ne voulons pas de la démocratie de l’invective. Celle qui se nourrit du sang et des larmes. Il s’agit, vous vous en doutez, du sang et des larmes des autres. Mais, nous n’allons pas recommencer. Le sang et les larmes des autres ont trop coulé dans ce pays. Nous disons : ça suffit !

    Pour le temps qui est devant nous, nous allons continuer, dans la paix et la sécurité, à bâtir l’Etat de droit, l’Etat démocratique, en nous inspirant toujours du Chemin d’Avenir qui détermine les moyens et les objectifs de notre action. Ainsi, nous construirons solidement la base sur laquelle notre pays poursuivra sa transformation… ». La référence de SASSOU sur « le sang et les larmes des autres » relève d’un cynisme effroyable, comment peut – il se permettre cette phrase ? Il insulte le Peuple Congolais et la mémoire des victimes de la barbarie des politiciens Congolais depuis 1960.

    En outre, le Peuple Congolais a été scandalisé en voyant les députés du PCT ovationner Sassou Nguesso lorsqu’il a prononcé cette funèbre expression à « 6 reprises » dans son discours. Qu’avait – il d’extraordinaire dans ces propos présidentiels que ces députés ont acclamé ? Se réjouissent – ils des milliers de victimes, des milliers de martyrs que la terre Congolaise a connus depuis 1960 ? Se réjouissent – ils d’avoir bâti leur richesse d’aujourd’hui sur le sang et les larmes du Peuple Congolais ? Car en réalité, Sassou Nguesso aurait dû dire «… le Sang et les Larmes du Paisible Peuple Congolais, que nous avons fait coulé, Moi le Premier… ». Alors que le Président lui  même qui prononçait ces paroles, avait un temps grave, froid et funèbre tout en les fixant de ses yeux, ces députés du PCT riaient et acclamaient, étant en déphasage total avec leur propre Chef. Comment expliquer cela ? Ces députés du PCT ont confirmé en direct à la Télé devant tout le Peuple Congolais, qu’ils souffrent de « Défaillance Mentale Criminogène».

    Les députés Congolais ont tous la mémoire para normalement courte, et il sied de leur rappeler les Martyrs de la barbarie des politiciens Congolais depuis 1960 : Marcel IBALICO (Assassiné en 1964 à Léopoldville, RDC) ;

    Anselme MASSOUEME, Me Lin Lazare MATSOCOTA, Me Joseph POUABOU, Jean BIKOUMOU

    (Assassinés en 1965 à Brazzaville) ; Me Jean Marie NGANZARI  (Assassiné en 1967 à Brazzaville) ;

    KOUVOUAMA-DIA-NGANDOU (Assassiné en 1968 à Brazzaville) ; Lieutenant Pierre KINKANGA, Albert MIAWAMA, NKOUTOU, Jean Marie MANGO (Assassinés en 1970 à Brazzaville) ; Franklin BOUKAKA, Adolph ITSOUHOU (Assassinés en 1972 à Brazzaville) ; Sous-lieutenant Prosper MATOUMPA MPOLLO (Assassinés en 1972 sur la route du Cabinda, KOUILOU) ; Aspirant Jean Marie DOUNGANGOYE (Assassiné dans la Foret de Bangou à Kindamba) ; Sergent Jean Pierre BAKEKOLO, Lieutenant Ange Farimaka DIAWARA, Sous-lieutenant Jean Baptiste IKOKO, Sous-Sergent Jean Pierre OLOUKA, Sergent TALA (Assassinés en 1973 à Brazzaville), Commandant KIYINDOU ; Abbe Fulbert YOULOU (Empoisonné, mort à Madrid en 1973) ;

    Commandant Marien NGOUABI, Thaddée KOURISSA, Capitaine Luc KIMBOUALA NKAYA, Sergent

    ELOUO, Sous-lieutenant MBORO, Sergent OUANDO, Alphonse MASSAMBA DEBAT, Cardinal Emile BIAYENDA, Victor DOTE, KANDZA (Assassinés en 1977 à Brazzaville) ; MIZELE, SISSOULOU et 7 de ses compagnons (Fusillés en 1978 à Brazzaville) ; Capitaine Barthelemy KIKADIDI (Fusillés à Brazzaville en 1978) ; Capitaine David MAFOUTA (Assassiné en 1980 à Brazzaville) ; Commandant Antoine MABOUAKI (Assassiné en 1981 à Owando) ; Capitaine « Marie-Marie » AKWALA (Assassiné en 1983) ; Capitaine Pierre ANGA (Assassiné en 1988 au Gabon) ; Lieutenant Ernest BOUKAKA « Maitre Charlie » (parodie d’accident, mort en 1990 à Brazzaville) ; Colonel Victor TSIKA-KABALA (Assassiné en 1990 à Pointe Noire) ; Professeur Grégoire MAVOUNIA (Assassiné le 21 février 1991 lors de l’ouverture de la Conférence Nationale à Brazzaville) ;

    Marien NGOUABI Junior (Assassiné en 1991 à Brazzaville dans une boite de nuit) ; Roger MASSEMA (Président de la commission assassinat à la Conférence Nationale, empoisonné et mort en 1992 à Paris en France) ;

    Antoine NGAYOT, commandant MOUANDA (Assassinés en 1993 à Brazzaville) ; Herbert MASSAMBA, Eloi Marien BADILA (Assassinés en 1977 à Brazzaville) ; Colonel Frederick NKOUNKOU (Assassiné en 1998 à Brazzaville) ; Sergent TOUANGA et 352 compagnons (Fusillés en 1999 à Brazzaville). En ajoutant à ce décompte macabre des politiciens Congolais, le 15 000 morts de la guerre civile de 1993, les 30 000 morts des guerres de 1997 et 1999, les 350 disparus du Beach de Brazzaville et les 1000 victimes du 4 Mars. « 90 % » de ce décompte macabre est directement ou indirectement lié à la personne même de Sassou Nguesso. Alors lorsqu’il dit : « …Mais, nous n’allons pas recommencer. Le sang et les larmes des autres ont trop coulé dans ce pays. Nous disons : ça suffit !… » ; Il aurait dû dire « …Je ne vais plus recommencer, car j’ai trop fait coulé le sang et les larmes des paisibles Congolais … ».

    Et, le fait de ne pas être sincère avec lui-même, alors que nous parlons des vies humaines qu’il a ôté dans sa conquête personnelle du pouvoir ; fait de lui le Président de la République le plus cynique au Monde, Sassou Nguessoest d’un cynisme « para normal » qui dépasse l’entendement naturel. Nous sommes d’accord avec le Président Sassou Nguesso lorsqu’il dit « … Nous disons : ça suffit !… ». Justement ça suffit ! Le Peuple Congolais est mature, il a conscience que l’Histoire du Congo est complexe et ensanglantée, Histoire dans laquelle il n’y a pas d’anges, car « toute la classe politique » est impliquée directement ou indirectement dans le funeste dénombrement de nos Martyrs.

    Par conséquent, le Président Sassou Nguesso ne doit pas craindre, car contrairement à lui, le Peuple sait faire preuve d’Hauteur d’esprit et de pardon. Le futur « 7ème Président » de la République du Congo ne va pas le livrer à la CPI, mais va lui donner l’immunité et l’honneur dû à son rang dans l’Histoire, à condition bien sûr que Sassou Nguesso honore ses deux serments, respecte strictement l’esprit et la lettre de notre Constitution, et se retire de la Présidence dans la Paix et la Sérénité. En Janvier 1997, après son triomphal retour au Pays, Denis Sassou Nguesso accusait Pascal Lissouba avec véhémence, de violer les Acquis de la Conférence Nationale, de détruire l’esprit de la Démocratie et de faire obstruction à l’Alternance démocratique.

    Comment 17 ans après Sassou Nguesso veut il lui-même poser les mêmes égarements politiques de Lissouba qu’il dénonçait ? NON ! Monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, par « Honneur » vis-à-vis de vos « Serments », par « Honneur » vis-à-vis de la Mémoire de Nelson MANDELA que vous présentez comme l’un de vos Maîtres politiques, laissez le Pouvoir dans la « Paix » et la « Civilité » au terme de vos deux mandats « légaux » ; le Peuple Congolais vous en sera « infiniment » reconnaissant, et ce, pour toujours !

    FJN


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