• Congo-Brazzaville : L'UPADS accompagne le PCT aux locales

     


     

     

    Le miracle n’aura pas lieu. Celui du boycott par l’UPADS, principal parti d’opposition, le parti de Pascal Lissouba, des élections locales du 28 Septembre 2014 convoquées par Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville.

    Le meeting de Dolisie du parti des « Trois palmiers  » qui a réuni plusieurs milliers de militants et de sympathisants galvanisés pour des batailles futures et chauffés à blanc par Pascal Tsaty Mabiala sur l’offensive, rompu à la magie du verbe, n’était qu’un leurre. On dirait qu’il avait mangé du lion.  Très combatif, Pascal Tsaty Mabiala, fleur au fusil, n’a pas eu de mots assez durs pour fustiger et dénoncer les velléités de tricherie du PCT et des épigones du « chemin d’avenir  » . Le meeting de Dolisie qui devait constituer la rampe de lancement de la protestation et de la dénonciation du putsch électoral en vue n’était qu’un faux semblant. En définitive, ce n’était  qu’un feu de paille.
    « Mangoungou ya pamba » ! Les militants de l’UPADS étaient persuadés que le nouveau Tsaty Mabiala était arrivé. C’était une erreur.

    La volte-face

    Quelques semaines  plus tard, la volte-face. Le vernis a craqué. Pascal Tsaty Mabiala a revêtu ses habits de doux agneau au service du PCT et des épigones du « chemin d’avenir ». Le loup « PCT » a mangé l’agneau « UPADS  ». A l’UPADS, le changement, ce n’est pas maintenant. Le timing ne pouvait pas être plus mal choisi par le bureau  politique de l’UPADS. C’est presque un coup de poignard dans  le dos que Pascal Tsaty Mabiala et le bureau de l’UPADS  ont asséné aux militants et aux sympathisants après le meeting de Dolisie.  Convaincus de la supercherie électorale de Sassou, les militants et les sympathisants étaient préparés à faire mordre la poussière à l’hydre du PCT. Au terme donc de sa réunion du 05 septembre à Brazzaville, le Bureau politique de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), a décidé d’engager ce parti aux prochaines élections locales. La décision a été prise par 96,49% de voix  à la suite d’un vote. Est-ce vraiment une surprise ? Non ! Le vote est la conséquence logique d’un débat franc et contradictoire qui a caractérisé cette réunion. A l’issue de ce vote, 110 voix se sont prononcées pour alors 04 voix seulement ont dit "non" (Les Dépêches de Brazzaville, 6 Septembre 2014). C’est une décision politique qui a fait hurler dans les chaumières. L’UPADS, le parti des « maba ma tatu » est devenu un jouet politique entre les mains de Sassou.

    Un couple incestueux

    Au Congo-Brazzaville, en réalité, en raison des relations incestueuses sous-jacentes entre le PCT et l’UPADS, personne en vérité n’attendait sérieusement  du  parti de Pascal Lissouba qu’il marque l’histoire politique du Congo-Brazzaville d’une empreinte irrésistible, de quelques actes saillants et  faits d’armes héroïques, d’une décision spectaculaire, tels la mobilisation de la population contre l’organisation d’élections locales sur la base du recensement tronqué, d’un meeting de protestation contre les listes électorales, d’un appel au blocage du pays ou pont d’Arcole. On peut rêver.   Mais ce n’est pas le genre de l’Upads de mener bataille. Le parti de  « ma science na ma technologie  », dont les anciens apparatchiks du parti marxiste-léniniste sont foncièrement attachés à leur bout de gras,  attend les alouettes tombées du ciel toutes rôties.

    Compte tenu de la falsification du recensement, du tronçonnage des listes, de la manipulation de la carte électorale, il aura fallu que le parti de « Ya ba colère vé   » opposa un cinglant refus quant à la participation au scrutin du 28 Septembre 2014. Ce n’est malheureusement pas le cas. En échange de quelques sièges de conseillers municipaux et régionaux, Pascal Tsaty Mabiala et le bureau politique de l’UPADS ont trahi leurs militants et sympathisants et ont vendu leur âme au diable. Décrocheront-ils la mairie de Dolisie ? La mairie de Madingou ? La commune de Sibiti ? La commune de Mouyondzi ? Les agglomérations d’Oyo et d’Ollombo ?

    Au bout du compte, jouer  la carte de la participation électorale pour ne pas prêter le flanc à la stratégie de la chaise vide prônée par le bureau des Assises pour l’Alternance de Jean Luc Malékat, Philippe Youlou, Alexis Miayoukou, Benjamin Toungamani et Bienvenu Mabilémono consacre  de facto   des assemblées locales  tout ouïe, monocolores PCT, aux ordres de Mpila prête à une modification constitutionnelle.  A cause de l’appât du gain, les  conseillers Upads ne sont pas  prêts à sacrifier leurs émoluments. Il est plus facile de demander à un cabri de ne pas brouter l’herbe là où il est attaché qu’à un agent politique du parti des Trois Palmiers  de ne pas boire le vin de la collaboration. A entendre l’UPADS aile Tsaty Mabiala aujourd’hui, le décret convoquant le corps électoral pour les élections locales du 28 septembre a été pris sur la base de…. l’ancienne loi électorale et la nouvelle loi, amendée et adoptée par l’Assemblée croupion à laquelle elle participe gaiement, ne garantirait aucune indépendance à la commission d’organisation des élections, mais ouvrirait plutôt un boulevard au pouvoir pour emporter toutes les batailles à venir. « Une fois de plus, nous avons assisté à une volonté de puissance de la part du pouvoir qui va donc nous servir une autre loi scélérate, qui constituera la base juridique de l’organisation, semble-t-il, de leur fameux referendum et de tous les scrutins à venir », a constaté avec dépit Pascal Tsaty Mabiala, qui visiblement vient de retrouver tous ses esprits. Mot pour mot on dirait du Moukouéké ou du Dzon, ces dirigeants de l’opposition " irresponsable " ! (Mwinda.org, 29 Août 2014 : Tsaty Mabiala et l’UPADS englués dans le piège tendu par le PCT) .

    Upads/Mcddi : même fourberie

    L’abbé Fulbert Youlou et Bernard Kolelas sont les deux seuls maires élus de Brazzaville depuis l’accession du Congo-Brazzaville à l’indépendance. Le MCDDI ne souhaite-t-il pas rééditer l’exploit de 1992 ? L’UPADS n’ambitionne—elle pas de voir un candidat issu de son sein diriger la mairie de la capitale de la France libre ? La victoire de L’UPADS à la mairie de Dolisie, du RDPS à la mairie de Pointe-Noire et du MCDDI à la mairie de Brazzaville n’est pas une utopie. L’organisation d’élections libres et transparentes au Congo-Brazzaville, comme en 1992, rendrait cette hypothèse réalisable en 2014. Voilà, la bataille que devraient mener ces formations politiques. Si, au MCDDI, la taupe du PCT se nomme Bernard Tchibambeléla qui a fait triompher la stratégie de « bikeno koua, nzambi zébi » ; c’est Pascal Tsaty Mabiala qui joue les sous-marins à l’UPADS pour le compte du PCT.

    Que s’est-il donc passé dans la tête  de Pascal Tsaty Mabiala, Honoré Sayi, les députés de l’UPADS et le suppléant de Guy Parfait Kolelas du MCDDI dont les amendements portant sur la loi électorale ont été balayés d’un revers de la main pour justifier le revirement de leurs formations politiques ? Corruption ? Naïveté ? Peut être . Pragmatisme ? Les militants et les sympathisants de l’UPADS n’en croient pas un mot. Trahison, assurément ! Les « nguiris » de pétro-CFA ont très bien circulé. « Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée  », N’est-ce pas ? Le parti du Professeur n’en a que cure.

    Pourquoi participer à des élections dont les résultats sont connus d’avance ? Dans les officines de Talangaï, les listes sont prêtes et connues des impétrants. Les heureux gagnants, à l’instar de la fille de papa, Claudia Sassou, toutes dents dehors, n’attendent que le soir du 28 Septembre 2014 pour sabrer le champagne. Histoire d’envelopper du vernis de transparence et de liberté ce simulacre d’élections.


    Benjamin BILOMBOT BITADYS


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