• Le principe du pouvoir en Afrique

    Le principe du pouvoir en Afrique<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

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    En Afrique d'expression française dite aussi "Afrique francophone", le principe du pouvoir est très simple : « Celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les "intérêts de la France", celui-là est jugé apte à "gouverner" ses compatriotes ».<o:p></o:p>

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    Dès cet instant, le pacte de soumission, d'assujettissement et de réduction de tout un peuple à l'esclavage est signé. Le reste n'est plus qu'une simple formalité, comme l'organisation et la mise en place de la stratégie et de la logistique inhérentes à l'installation de "l'affranchi" qui, pour le fauteuil offert et son maintien à vie dans celui-ci, exécutera impitoyablement, aveuglement, et dans l'impunité la plus absolue, ce que ses maîtres ne pourront ou ne voudront accomplir de leurs propres mains. Dès lors, le cycle de la violence, de la barbarie et de la bestialité est mis en place, à la grande satisfaction des commanditaires et/ou des souteneurs.<o:p></o:p>

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    Ainsi depuis des décennies, la France est tombée dans cette bassesse inqualifiable où les crimes de sang, les crimes contre l'humanité et les génocides, à son actif, ne comptent plus. Aussi, ce qui se passe aujourd'hui au en Côte d'Ivoire, comme hier au Rwanda ou au Congo-Brazzaville, voire ailleurs, relève de cette logique, de ce plan macabre éhonté.<o:p></o:p>

    Ici, s'agissant donc de l'Etat français, se justifie ce qu'avait écrit Lanza del Vasto, je cite : "Plus un ordre viole la nature, l'habitude et la norme, et plus l'usage de la violence lui est indispensable" (1).<o:p></o:p>

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    Pour preuve, non content de l'existence, au ministère des Affaires étrangères, de la direction des affaires africaines, le palais de l'Elysée dispose et abrite en son sein un département dénommé : "Cellule africaine de l'Elysée", véritable laboratoire de conception, de "faiseurs" et "défaiseurs" de rois en Afrique, et où il n'existe aucune autre cellule par exemple asiatique ou maghrébine, etc., sauf pour l'Afrique Noire, celle des colonies et des compagnies concessionnaires françaises.<o:p></o:p>

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    Ce propos, encore une fois, d'aucuns le jugeront sans doute excessif. Peut-être, et qu'en savons-nous ! Mais ce qui est sûr, et ce qui le conforte, c'est la déclaration des Evêques d'Afrique centrale qui, réunis du 15 au 18 février 2000, à Bangui, dans le cadre du Conseil permanent de l'Association des Conférences Episcopales de la région de l'Afrique centrale (ACERAC) qui regroupe les Episcopats du Cameroun, la RCA, le Congo-Brazza, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, avaient lancé un appel pour que les gouvernements, les hommes politiques et les multinationales cessent d'opprimer les peuples par la recherche effrénée du profit : Je cite :<o:p></o:p>

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    "L'exploitation de nos ressources naturelles est devenue la source de notre souffrance. Des nations entières sont mises à feu et à sang dans le seul but de préserver les intérêts de l'un ou de l'autre pays étranger et des compagnies internationales", ont-ils déclaré, tout en ajoutant : "Le tribalisme, le manque de transparence dans la gestion publique, l'égoïsme des responsables politiques, la corruption généralisée, minent les structures des Etats et hypothèquent l'avenir de nos pays et les amènent à corrompre ceux qui doivent décider" (Fides, Rome, 25/02/2000).<o:p></o:p>

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    Les différents comportements évasifs et refus de la France observés ces dernières années, voire très récemment, notamment dans les dossiers par exemple de la reconnaissance du génocide arménien (2), ou du procès de Pinochet, etc., relèvent de cette même logique. Comment cela pourrait-il en être autrement dans la mesure où ceux qui doivent reconnaître les génocides ou condamner ces actes ignobles et indignes d'un Etat de droit, sont ceux-là même qui les perpètrent en Afrique ? On ne juge ni ne condamne son complice, son homologue ou son sosie. La France ne le peut donc pas. <o:p></o:p>

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    Autre exemple. En dehors de son discours de Luanda, où il s'est félicité de l'œuvre d'extermination des populations du sud au Congo-Brazzaville accomplie par Sassou Nguesso, Dos Santos, Idriss Deby et autres, avez-vous vu le président Jacques Chirac prononcer un seul mot sur le Congo-Brazzaville ? Comment le peut-il puisqu'il en est l'orfèvre ? L'on comprend pourquoi le président Jacques Chirac, le fonceur, le bulldozer, n'a pas pesé de tout son poids dans l'affaire Pinochet. Et pour cause !<o:p></o:p>

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    Et donc, à cet égard, il y a lieu de craindre le pire pour nous,  nous pauvres Nègres d'Afrique Noire, qu'on ne considère même pas comme des êtres humains à part entière, par ceux qui commanditent les crimes contre l'humanité et les génocides en Afrique, pour leur seule prospérité, surtout en ces temps de vaches maigres. En effet, comme l'avait dit l'autre : "Tous les hivers, les français n'ont pas froid, a la place de leur pétrole pour lequel ils meurent, le sang des Africains chauffent leurs maisons."<o:p></o:p>

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    Si la criminalité est internationale, <o:p></o:p>

    la lutte pour le triomphe du droit l'est aussi (3).<o:p></o:p>

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    Lorsque tout un continent comme l'Afrique devient une plaque tournante et un excellent client pour les trafiquants d'armes, il est bien clair que les milieux politiques se sont connectés avec la grande criminalité internationale. <o:p></o:p>

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    Quand tout un ensemble de régions comme l'Afrique de l'Ouest ou l'Afrique Centrale tendent à s'installer dans un état de guerre permanent, il est clair que tous ces conflits sont en connexion les uns avec les autres et que les organisations armées, qui se disputent ici et là le pouvoir d'Etat, sont amenées à se nuire ou à s'entraider au gré de la conjoncture créée par leurs combats. <o:p></o:p>

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    Quand, enfin, les grandes puissances industrielles étrangères ont, dans ces régions, des intérêts du niveau par exemple du pétrole dans le Golfe de Guinée, il est bien clair qu'elles n'assistent pas les bras croisés à la guerre des clans qui se livre autours de leurs investissements. Chacun choisit les moyens qui lui paraissent les plus aptes à promouvoir ses intérêts.<o:p></o:p>

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    Nous qui aimons tout simplifier à l'extrême et confondre, dans un même sentiment d'amour ou de haine, l'Etat, son chef, son parti et les habitants de sa région, nous avons beaucoup de mal à nous retrouver dans la complexité du monde dangereux et implacable où viennent à peine de rentrer nos jeunes républiques. <o:p></o:p>

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    L'une des raisons pour lesquelles nous ne pourrons pas du tout choisir la guerre comme moyen de résoudre nos problèmes internes est que nous sommes trop pauvres pour gagner sans le secours des étrangers, et trop riches pour ne pas attirer leurs convoitises au cœur de nos batailles.<o:p></o:p>

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    Quant aux luttes pacifiques pour l'instauration et la sauvegarde de l'Etat de droit et de la paix, elles sont l'affaire des sociétés civiles organisées capables d'exercer sur les Etats des pressions décisives.<o:p></o:p>

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    Il n'existe pas seulement, dans le monde, des multinationales sans foi ni loi, une internationale du crime et des Etats sans âme ni morale. <o:p></o:p>

    Il existe aussi, et fort heureusement, de vastes réseaux d'organisations non gouvernementales équipées de puissants moyens de communication pour faire entendre la voix de la raison, de la justice et de la paix. Les démocrates d'Amérique latine ont su prendre appui sur ces réseaux dans leur longue lutte désarmée contre des Etats voyous de surcroît mafieux et des révolutions totalitaires. Si nous ne savons pas donner naissance, en Afrique à une société civile capable de s'engager pacifiquement et efficacement dans cette lutte, nous serons livrés, sans espoir et sans témoins, aux guerres sans perspectives des clans qui se disputent nos Etats et nos richesses.<o:p></o:p>

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    Alors, dans ces conditions, longue, très longue sera la nuit des cauchemars, des génocides et des crimes contre l'humanité à répétition, et interminables.<o:p></o:p>

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    Aussi, inversement, une fausse paix qui laisse couver sous la cendre les restes encore vifs d’une idéologie perverse est encore plus dangereuse que l’affrontement et la contradiction.<o:p></o:p>

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    Jean-Claude Mayima-Mbemba<o:p></o:p>

    Secrétaire Général de AHVI<o:p></o:p>

    http://www.africa-humanvoice.org/afrique<o:p></o:p>

    NOTES :<o:p></o:p>

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    (1)- Lanza Del Vasto, Les quatre fléaux, éd. Denoël, Paris, 1959, p. 163<o:p></o:p>

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    (2)- Ce texte a été écrit le 6 mars 2000. En ce moment-là, la France n'avait pas encore reconnu le génocide arménien. Ce n'est que très récemment, courant 2001, que cela l'a été par le parlement français. <o:p></o:p>

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    (3)- Cf. : Jean-Claude Mayima-Mbemba in bimestriel Le Monde des Droits de l'Homme vue de Bruxelles (LMDH), n° 34, novembre-décembre 1997 (http://www.lmdh.org).<o:p></o:p>

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