• FRANCAFRIQUE : Les

    Françafrique : Les "AMIS" dictateurs africains de Chirac mis à nu


    Lundi 26 mars 2007


    Dans son livre « Chirac, mon ami de trente ans » , Jean-François Probst dévoile quelques aspects du fonctionnement de ce qui est communément appelé la Françafrique.

    Comment a-t-il connu Sassou ? Quel rôle a-t-il joué auprès de lui ? Lisons-le :

    « J'avais connu le dictateur-président, alors marxiste léniniste " pur " et dur en 1982 (...) J’ai donc aidé l’ancien président à partir de la fin 1995 jusqu’à son retour au pouvoir en 1997. Sassou habitait avenue Rapp. A ce moment-là il avait le sentiment que la conférence nationale de 1993 l’avait définitivement écarté de la vie politique et qu’il ne retournerait jamais dans son pays. Il n’était pas interdit de séjour là-bas mais, ayant tenu le pays d’une main de fer, il ne supportait guère l’idée de revenir dans un pays " démocratique "… Et puis il avait pris des goûts de luxe, ce qui l’avait fait évoluer idéologiquement. A Paris, il était devenu un capitaliste brillant. Ayant marié sa fille à Omar Bongo, il disposait toujours de gros moyens financiers. Mais personne ou presque dans son exil doré, ne prenait le risque de le rencontrer, et encore moins de le soutenir officiellement. Pas même Chirac. Sassou ne comprenait pas. « Jacques ne veut pas me recevoir, Dupuch ne me prend pas au téléphone, Roussin ne me rappelle pas, se lamentait-il. Qu’est-ce que tu peux faire, Jean François ? » (…)

    Après ces précisions, l’auteur confirme que lors du déclenchement de la guerre de 1997, « l’homme des masses » ne " dormait pas pour lui " mais qu’au contraire l’opération était préparée de longue date. Voici comment :

    Immeuble à Brazza en 2007. Les séquelles
    de la guerre sont toujours visibles
    « J’ai donc préparé son retour médiatique en 1997. Nous avons réuni mille cinq cents personnes dans un grand hôtel parisien (…) j’ai continué mon travail auprès de Sassou en organisant son retour au Congo. Les élections ont donné l’occasion du coup d’Etat. L’histoire officielle dit que le président Lissouba a envoyé un char contre la villa de Sassou, en réalité il s’agissait d’une provocation montée de toutes pièces par la milice Cobra. Sassou était de l’autre côté du fleuve Congo avec des jumelles. Le président Lissouba, qui était un scientifique un peu égaré, et sa directrice de cabinet, Claudine Munari, n’ont rien compris à ce qui était en train de leur arriver et ils ont été renversés (…) J’ai aidé le clan Sassou à revenir là-bas. Et je lui ai trouvé des armes au mois d’août 1997, après le décès de Jacques Foccart, à la demande de Pierre Oba, le ministre de l’Intérieur. Sassou avait un bureau officiel avenue Montaigne et un autre, boulevard Magenta, pour tous les Congolais ».

    « Il fallait trouver de l’artillerie. Je n’ai jamais été marchand de canons, mais j’ai aiguillé Oba vers un spécialiste à Monaco ». Et le président angolais José Eduardo Dos Santos a aidé Sassou à donner le dernier coup de reins. La guerre s’est terminée début décembre 1997, et je me suis rendu au Congo une semaine plus tard (…) Denis Sassou Nguesso m’a accueilli au palais Mpila et j’y suis resté du 7 au 10 décembre 1997 (…) Dans l’après-midi il est allé dans une pièce à côté. Il est réapparu avec un cahier à spirale entre les mains. « Jean-François, il faut que je te montre quelque chose ». Ce cahier avait été saisi dans le coffre de Munari, la directrice de cabinet du président Lissouba ».

    Enfin vient l’heure du financement des campagnes électorales françaises par les pays dit pauvres d’Afrique. Puis l'incroyable : une idée de chantage, à en croire Jean-François Probst.

    « Dans l’atmosphère du coup d’Etat, le bureau du président Lissouba et les appartements attenants avaient été un peu mis sens dessus dessous (…) Le coffre de Claudine Munari avait été récupéré par Isidore Mvouba, directeur de cabinet du nouveau président autoproclamé (…) Dans le précieux cahier Claudine Munari avait fait la liste des sommes versées à Dominique de Villepin à Paris, au Plazza Athenée, ou au Bristol. Précisant les lieux, les jours et les heures. Il s’agissait de la participation du président Lissouba aux bonnes œuvres et au combat politique de Chirac entre 1992 et 1995 (…) la conclusion de Denis Sassou Nguesso était sans appel : « Villepin, il faut qu’il arrête de m’ennuyer, m'a-t-il dit avec un sourire de serpent énigmatique. Maintenant, je le tiens » (...)

    ***********

    Déclaration de Dr Sarah Wykes de Global Witness

    21 Mars 2007

    Dr Sarah Wykes, activiste de nationalité britannique et très expérimentée dans le plaidoyer sur la transparence, avait été arrêtée le 18 février 2007 en Angola alors qu’elle visitait le pays pour évaluer les progrès réalisés en matière de transparence dans le secteur pétrolier. Elle est actuellement sous investigation selon la loi angolaise relative à la sécurité nationale.

    Dr Wykes libérée sous caution a été autorisée de quitter l’Angola le 18 mars 2007 pour retourner dans son pays le Royaume Uni. Toutefois, les poursuites contre elle continuent. L’organisation Global Witness publie le communiqué suivant écrit et lu par Dr Wykes:

    « Je suis en bonne santé et contente d’être de retour au Royaume Uni pour retrouver ma famille et mes amis. J’ai été très touchée par le soutien qui m’a été accordé, en Angola et sur le plan international, et je voudrais remercier tous ceux qui m’ont soutenue. J’espère repartir en Angola dans le futur pour continuer mon travail en collaboration avec les partenaires de la société civile.

    Je pense que mon travail en Angola, promouvoir la transparence dans le secteur pétrolier, n’a pas enfreint la loi angolaise, car cette loi et la constitution protègent les activistes travaillant sur les questions de la transparence et de la bonne gouvernance. Par conséquent, je pense qu’il n y a pas de fondement pour les poursuites engagées contre moi. J’ai l’intention de formuler une requête formelle pour que ces poursuites soient abandonnées et j’espère que cette affaire sera résolue le plus vite possible selon les procédures appropriées de la loi angolaise.

    Il y a sur le plan international une prise de conscience grandissante qui reconnait le besoin de plus de transparence dans la gestion des revenus publics issus des secteurs miniers et pétroliers afin que les citoyens des pays riches en ressources naturelles puissent exercer un contrôle sur l’affectation des revenus et s’assurer que la richesse est utilisée de manière juste et à bon escient. Le travail de Global Witness dans la promotion de la transparence des revenus en Angola et d’autres pays est donc indispensable et ne peut que continuer
    »

    Le porte-parole de Global Witness sur ces questions est Diarmid O’Sullivan, qui peut être joint au numéro de téléphone suivant: +44-207-561-63-63.

    En Angola, l’avocat de Dr Wykes est Dra. Anacleta Pereira et son porte-parole est Dr Fernando Macedo, joignable au numéro suivant : +244-923-27-66-71.


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