• Afrique : Le patrimoine des dictateurs africains...

    29/03 :Le patrimoine placé à l'étranger par les dictateurs des pays du Sud et les procédures de restitution

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    Il y a peu d'estimations à ce jour de la fortune du chef d'Etat tchadien. Mais une récente affaire nous montre
    que comme ces confrères africains protégés par le régime français, il sait vivre dans l'opulence.

    En mai 2006, un des fils d'Idriss Deby aurait transféré plus de 200 millions $ à la Banque Internationale du
    Cameroun pour l'épargne et le crédit (BICEC) du fait de la menace des rebelles sur Ndjaména.
    On peut avoir d'importants soupçons sur la gestion des fonds publics tchadiens, la Banque mondiale et le
    FMI ont en effet souligné dans plusieurs rapports, le caractère corrompu du régime. En décembre 2005, le
    régime tchadien remettait en cause la loi de gestion des ressources pétrolières souhaitée par les institutions
    financières internationales, notamment en supprimant le fonds destiné aux générations futures.
    Il reçoit depuis plus de quinze ans le soutien de l'Etat français.



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    communiqué de presse

    28 mars 2007
    Le CCFD publie une étude sur les biens mal acquis

    Il salue l'initiative prise par plusieurs associations contre deux chefs d'Etat africains

    Le CCFD publie ce jour un document d'étude sur le patrimoine placé à l'étranger par les dictateurs des pays du Sud et les procédures de restitution engagées par certains pays.

    Dans ce contexte, le CCFD salue l'initiative prise par les associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la diaspora, de déposer une plainte auprès du Procureur de la République de Paris à l'encontre de Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo accusés de recel de détournement de fonds publics.

    Ces chefs d'Etat et leurs proches sont accusés, sur la base d'informations étayées dans le document d'étude CCFD, de détenir en France, notamment à Paris, un patrimoine immobilier sans commune mesure avec leurs salaires. Il appartient désormais au Procureur de la République d'envisager les poursuites à donner à cette affaire.

    Le CCFD demande aux candidats à l'élection présidentielle des engagements clairs pour que la France cesse d'être la terre d'asile de chefs d'Etat qui, de notoriété publique, s'enrichissent sur le dos de leurs peuples.

    Cette plainte fait écho à l'appel lancé par la société civile africaine à l'intention des candidats à l'élection présidentielle française : « l'entrée des relations entre la France et l'Afrique dans une nouvelle ère suppose en particulier de saisir et restituer les biens mal acquis et les avoirs détournés par nos dirigeants et leurs complices. » (Appel publié dans Le Monde du 13 février 2007.

    A quelques semaines du premier tour de l'élection présidentielle, le CCFD estime que plusieurs candidats à l'élection présidentielle n'ont pas exprimé clairement leur volonté de construire une relation différente entre la France et l'Afrique. Cette plainte doit leur en donner l'occasion.



    Notes :

    Omar Bongo est à la tête du Gabon depuis 1967. Selon une investigation du Sénat américain, il se réserverait chaque année 8,5% du budget de l'Etat (111 millions de dollars). Résultat : malgré un PIB moyen par habitant élevé pour la région ( 5.500 $), la population gabonaise n'a même pas de quoi se soigner. Omar Bongo reçoit régulièrement les personnalités politiques françaises. Selon
    afriquecentrale.info, il aurait encore rencontré le 19 mars, à Paris, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy.

    Denis Sassou Nguesso a été au pouvoir au Congo Brazzaville entre 1979 et 1992, avant d'y revenir par la force en 1997. Lors des guerres civiles de l'été 1997 et de 1998-99, financées par Elf et plusieurs banques françaises, ses milices (les Cobras) ont massacré et violé de façon systématique. On parle de 100 000 morts. La justice française a reconnu en 2002[1][1] qu'on pouvait parler de lui comme d'un « dictateur », auteur de « crimes contre l'humanité ». Le livre Afrique, Pillage à huis clos de X. Harel rapporte qu'entre 2003 et 2005, il aurait organisé l'évaporation de près d'un milliard de dollars de revenus pétroliers. Proche de Jacques Chirac, Sassou Nguesso a reçu la semaine dernière la visite de la ministre déléguée à la coopération, Mme Girardin.

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    Source: Alwihda -



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    "L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).



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