• (Congo-Brazzaville) Sadio Kanté-Morel : Je suis congolaise...

     

    SADIO KANTE: "JE SUIS CONGOLAISE. ILS VEULENT ME REGLER MON COMPTE PARCE QUE JE DERANGE. JE REVIENDRAI CHEZ MOI, JE N' AI PAS BESOIN DE VISA"



    http://www.challenges.fr/media/20140923.AFP6703/brazzaville-expulse-une-journaliste-qui-affirme-etre-de-nationalite-congolaise.html

    "Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé. Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle. "

    Brazzaville, 23 sept 2014 (AFP) - La police congolaise a annoncé mardi à Brazzaville avoir expulsé vers le Mali une journaliste au motif qu'elle n'a pas de titre de séjour, mais l'intéressée affirme être de nationalité congolaise et dénonce une manoeuvre du pouvoir pour l'éloigner.

    "Sadio Kanté, de nationalité malienne, née à Brazzaville en 1968 [...] a été expulsée du territoire congolais pour défaut de titre de séjour", écrit la Direction générale de la police nationale congolaise dans un communiqué.

    Jointe au téléphone par l'AFP à Bamako, Mme Kanté a indiqué avoir été expulsée dans la nuit de lundi à mardi. "Je suis congolaise. Ils veulent me régler mon compte parce que je dérange", a-t-elle dit, indiquant être née au Congo d'un père malien et d'une mère sénégalaise.

    "Le pouvoir m'avait dans le collimateur depuis un moment", a-t-elle ajouté.

    Mme Kanté est l'une des premières à avoir alerté l'opinion sur l'agression dont a été victime au début du mois le journaliste camerounais Elie Smith, attaqué de nuit à son domicile de Brazzaville par des hommes armés, qui ont violé sa soeur.

    Ces violences ont été dénoncées ensuite par Reporters sans frontières (RSF), pour qui "le scénario du braquage cacherait en réalité une expédition punitive" pour faire taire un journaliste dont la liberté de ton dérangerait le pouvoir, du président Sassou Nguesso, à la tête de l'Etat depuis 1997.

    Aujourd'hui journaliste indépendante, Mme Kanté a collaboré quelque temps avec l'agence de presse Reuters comme vidéaste.

    En vertu de la loi congolaise, toute personne née au Congo a droit à la nationalité de ce pays.

    Mme Kanté dit être entrée la dernière fois au Congo en 2012 avec un sauf-conduit délivré par le consulat du Congo au Mali, étant donné qu'elle avait perdu son passeport.

    Affirmant avoir été brutalisée ou intimidée à plusieurs reprises par les forces de l'ordre depuis un an, Mme Kanté affirme avoir demandé il y a "plusieurs mois" sa carte d'identité congolaise mais que celle-ci ne lui a jamais été délivrée.

    "Je reviendrai chez moi, je n'ai pas besoin de visa", dit-elle.


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